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Le blog de Patrick et Agnès sur les océans

Fin du premier épisode

15 Juin 2016 , Rédigé par la Confiance voyage

Le quai de débarquement à Sainte Hélène
Le quai de débarquement à Sainte Hélène

Le quai de débarquement à Sainte Hélène

13 juin 2016
Navigation autour du monde: fin de l'épisode 1


Dimanche 13 juin à 9h AM, CONFIANCE s'est amarrée au ponton 2 de St Quay Port d'Armor quitté 5,5 années plus tôt.
Nous devons avouer que la vision de Bréhat au lever du jour, sous un ciel gris avec un petit crachin typique de la Bretagne, nous a donné un peu d'émotion. Une aventure s'achève et nous n'avons pas fini de nous remémorer tous les paysages, toutes les péripéties et au premier plan toutes les rencontres que nous avons faits au long de ces 44 245 milles parcourus sur 3 oceans.
Je n'ai pas publié grand chose au cours de ces dernières semaines et je prie tous ceux qui, fidèlement, nous ont suivis de bien vouloir nous en excuser. Pour eux, voici quelques reflexions sur ces derniers milles.
En quittant l'Afrique du Sud nous avions prévu une escale à Sainte Hélène (Napoléon oblige!) et puis Saint Quay direct. Les circonstances en ont décidé autrement.
Sainte Hélène, un caillou planté au milieu de l'Atlantique Sud. Des falaises de basalte noir de plusieurs centaines de mètres de haut, pas une seule source d'eau, mais de la pluie quasiment tous les jours avec des réservoirs et des conduites amenant l'eau à la ville. Les maisons sont bâties au fond et sur les flancs de la seule échancrure, séparée de la mer par un mur de béton auquel on accoste au péril de sa vie amenés par un local qui sait repérer la vague propice. (un portique équipé de cordes à noeuds "sécurise" le débarquement, l'embarquement se faisant en sautant quand le canot est sur la crête de la vague!). On comprend que Napoléon n'y ait pas fait de vieux os et on plaint tous ceux qui ont partagé sa prison, tout sauf dorée. Une question à laquelle je n'ai toujours pas de réponse est: que peuvent bien faire les quelques milliers de résidents, sur ce caillou, autre que d'attendre que passent les jours de leur vie?
Et puis nous avons remis le cap au nord poussés par l'alizé du sud/est qui a laissé place au pot au noir puis à du vent de nord/est qui nous a permis de goûter à nouveau aux joies du près serré. Nous nous sommes rendus compte alors que le gréement, au fil des milles, s'était quelque peu distendu, particulièrement les galhaubans et les bas haubans. Nous avons alors décidé de faire une halte au Cap Vert pour reprendre le mou autant que nécessaire. Le réglage d'un grément, et particulièrement d'un grément poussant, est un exercice compliqué surtout quand on est pas compétent en la matière, ce qui est mon cas. L'île Sao Vicente étant équipée d'une marina j'ai espéré la présence d'un homme compétent et nous nous y sommes arrêtés.
Il s'avère que l'homme compétent auquel j'ai été adressé, ne devait pas l'être tellement puisque les haubans étaient quasiment aussi laches après son intervention, ce dont tu ne peux te rendre compte qu'à l'usage!
Outre des productions agricoles et vinicoles locales largement exportés les habitants vivent de subventions de l'UE et du tourisme (un Léviathan des mers par jour et parfois deux!). C'est vraiment impressionnant de voir débarquer ces milliers de "croisièristes" par petits groupes qui s'égaillent ensuite pour errer dans les rues et sont la proie des dizaines de boutiques plus ou moins éphémères qui vendent des produits locaux d'artisanat fabriqués en Chine.
Puis, poursuivant notre remontée de l'Atlantique, nous nous sommes retrouvés au coeur de l'anticyclone des Acores qui ne voulait pas nous lâcher, remontant en même temps que nous, aussi comme c'était sur notre route et que nous avions déjà beaucoup consommé de notre précieux gasoil, nous nous sommes arrêtés à Madère refaire le plein ( pour le commentaire, voir supra, c'est pareil avec un peu plus de subventions de l'UE car ici c'est le Portugal!)
Nous espérions bien que Madère serait notre dernière escale. Las, peu après avoir dépassé la latitude de Gibraltar, le génois a décidé de finir sa vie après plus de 60 000 milles parcourus et 16 années, nous obligeant à une escale à Lagos distante de 130 milles parcourus au moteur. Nous y avons trouvé un voilier compétent qui nous a dit que les voiliers du Cap Vert venaient au Portugal pour leurs problèmes de gréement!. Il se trouve que Lagos est très proche d'un aéroport desservi par les compagnies lowcost aussi nous sommes revenus passer quelques jours en France en attendant qu'un nouveau génois soit réalisé.
La remontée ensuite,avec une météo un peu compliquée mais bien maitrisée grace au routage performant de Tugdual, nous a amenés à bon port en 8 jours.
Et, grand bonheur, nous avons trouvé, nous attendant depuis la veille, Marc et Isabelle suivis par Bertrand, venus nous accueillir, après être venus partager un dernier repas la veille de notre départ en 2010. Moment d'émotion et de joie prolongé par le repas du retour. Nous remercions chaleureusement ces amis de cette attention qui nous a fait chaud au coeur.
Peut-être vous demandez vous pourquoi cet article s'intitule fin du premier épisode? Et bien, c'est qu'il y aura d'autres épisodes avec Confiance mais aussi avec d'autres moyens de locomotion pour continuer la découverte du monde.
Au revoir donc à tous ceux qui nous ont suivi ces dernières années et à bientôt pour d'autres aventures!

PS après avoir traité les photos prises depuis Cape Town, j'essaierai d'en publier quelques unes

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